26 mars 2008

Dans ta bouche, tout est mignon!

Mon fils est une vraie pie.
Il parle, du matin jusqu'au soir.
C'est un perroquet ET une éponge.... il nous en sort donc des vertes et des pas mûres...
Dans sa petite bouche et sa petite voix encore un peu bébé, toutes les phrases sont mignonnes, même les plus banales...
En voici donc quelques extraits qui, je m'en doute bien, sont bien plus cutes pour moi en vrai que pour vous par écrit............. mais... c'est ça un coeur de maman.. ça craque pour pleins de petites choses !!!

*vêtu d'un t shirt, d'un jeans et d'une paire de bas
"Maman, moi j'me sens pas bien parce que toi tu m'as mis trop de chandails...  Un c'est correct. Deux chandails c'est trop". (et de son geste, il fait référence à ses 2 manches...)"

*un matin au lever
"moi je suis encore fatigué.. j'ai trop dormi parce que j'avais trop envie de manger du gâteau au chocolat".

*ébahi devant son premier caca dans la toilette
"oohh.. pourquoi mon caca fait des miettes... c'est tu une petite ou une moyenne boule, ça maman?"

*au souper, en jasant avec sa soeur
"moi je suis un grand garçon, quand j'étais une tite fille, je mangeais de la purée et je buvais du lait de maman.. mais c'est juste les tites filles qui boivent le lait de maman.. maintenant je suis un garçon et je bois du lait de riz".

*devant le nouveau radio d'auto de son papa
"papa, c'est ça la télé que tu vas mettre dans l'auto pour écouter la chanson de grand-père (Dégénérations, de Mes Aïeux)?"

*dans le bain, avec sa grande soeur
"mélina c'est une fille pis moi suis un garçon.. moi j'ai un pénis, pis mélina a un voisin"

*au magasin, devant une connaissance qui vient de me montrer son ventre de femme enceinte
"y'as-tu un bébé dans le bedon de la madame? pis.. le bébé.. yé tu rentré par le ti trou?"


16 mars 2008

Le temps d'une jeunesse..

Ça fait 18 ans....
18 années sont passées... un enfant né le 16 mars 1990 fête aujourd'hui sa majorité....
Une famille "fête" aujourd'hui 18 ans passés sans leur fils aîné, qui n'aura jamais même fêté son 11ème anniversaire.

Il y a 18 ans, en après-midi, quelqu'un cognait à ma porte.
C'était la mort.

Bien sûr, j'Avais déjà perdu des grands-parents. Un chien. Une perruche.
Jamais un ami.

Il y a 18 ans, je me sus retrouvée, bras croisés, vie derrière, devant la rivière.
Je me suis retrouvée face à des ambulances, des policiers, des plongeurs. Je me suis retrouvée face à l'horreur de la vie, et ce n'était pas les nouvelles de TQS!

Un pupitre vide. Une chaise vide. Des BD maintenant ternes. Un berlingot de trop. Une place abandonnée dans le rang. Des espadrilles au fond d'un casier. Une flûte à bec solitaire.
Un enfant, mon ami, n'ira pas au secondaire.

Noyé. En plein hiver. Un accident bête, qui n'aurait pas dû arriver. Une idée folle, qui aura mal fini.

Une église, bondée de gens. De la famille. Mais beaucoup d'enfants. D'enfants à cheval entre l'enfance et l'adolescence. D'enfants qui n'ont maintenant plus le même regard naïf sur la vie. D'enfants qui ont vieilli, tout d'un coup, les yeux rivés sur un cours d'eau qui ne leur rendra leur collègue de classe que plusieurs mois plus tard.

Une VHS. Une fête d'enfant. Mes 9 ans, ou mes 10 ans... ?
Un gars et une gang de filles. Un gars, qui ne saura jamais ce que c'est de tomber amoureux.

Des funérailles. Un texte lu trop vite, une voix qui ne savait plus trop quoi dire.
Une Église. Une foi qui ne savait plus trop quoi en foutre.
Le prof de cathéchèse, dur boulot que de nous expliquer que Dieu rappelait à lui les meilleurs d'Entre nous, parfois, pour des raisons qu'on ignore. Foutaise.
C'est injuste. Mais on n'y peut rien.

18 ans.. et je n'ai rien oublié.
Je n'ai même pas oublié l'odeur des livres de classe que j'ai mis dans un sac à dos. Ni les yeux meurtris de cette maman, prenant d'une main le sac maintenant orphelin, et de l'autre main, caressant mon épaule en me disant que la vie était trop courte.

Le 16 mars 1990, ce n'était pas banal ce qui arrivait. Perdre un ami à 11 ans, c'est aussi perdre la foi que la vie est juste et bonne.

Le 16 mars 2003. Réveil tôt. Il fait froid... comme 13 ans plus tôt. Je connais la date. Je n'ai pas oublié. J'ai un petit bâton dans ma main, je réveille mon amour.
"Chéri, je suis enceinte".
La vie n'est pas faite de hasards.

1 mars 2008

L'horloge.....


J'ai souvent entendu parler de l'horloge biologique...
On m'a souvent dit que le désir d'Avoir des enfants, chez la femme en tous cas, était très hormonal.
Du plus loin que je me rappelle, j'ai voulu être une maman. Je ne m'étais jamais questionnée sur le comment de la chose (pourtant, ma soeur est adoptée et je suis familière avec le concept depuis mon plus jeune âge, mais jamais cette question n'avait été posée à mon utérus!), ni sur le nombre, d'Enfants voulus.
J'En voulais préférablement au moins 2, ayant été élevée pratiquement comme une enfant unique à cause de la trop grande différence d'âge d'avec ma soeur!
Mais plus? je n'y ai jamais vraiment réfléchi. Jusqu'à maintenant. En fait, après la naissance et les premiers mois de Raphaël, ma décision était prise. C'était tout. Naissance compliquée, début de vie compliqué. J'avais perdu goût.
Jusqu'à la mort de ma mère, 8 mois après la naissance de Raphaël, ma décision était sans équivoque. Non. Quand ma mère a été hospitalisée et lors de son décès un mois après son entrée à l'hôpital, j'ai dû tout gérer seule. Gérer ma mère et mon père et mon propre deuil. En plus de m'occuper de ma petite famille, de mon fils allaité, de la diète pour ses allergies, de ma fille en plein "terrible two". Mon chum, malgré ses horaires chargés, a su bien m'épauler. Mais reste que c'était mes parents à moi. Mon deuil de ma maman. C'est sur moi que mon père comptait, c'est à moi qu'est revenue la lourde tâche de l'héritage, funérailles, succession, et tout....
J'ai regretté d'avoir été seule là-dedans. Ma soeur n'a que peu de contacts avec la famille, ne s'est pas présentée ni à l'hôpital ni aux funérailles. L'expression 'enfant unique', je le vis au quotidien depuis plusieurs années.
Depuis son décès, je me surprends parfois à penser que deux, ce n'est pas assez. Deux, ça ne laisse pas une grande marge de manoeuvre. Un accident, un enfant rebelle, une job dans un autre pays, des circonstances.. et rapidement, il n'y en a qu'un seul sur qui on peut compter.

Ma vision de maman, de mèche avec ma vision de fille qui sait qu'un jour, tout ce chemin sera à refaire pour mon père, se dit que deux, ce n'est pas assez.

Mais.. mon horloge n'a pas resonnée!
Il me prend parfois des envies, plus souvent depuis quelques semaines.. mais jamais le petit serrement au ventre que je ressentais autrefois à la vue d'un beau ventre rond, ou d'un tout petit bébé. Évidemment que je suis prompte à avoir envie de prendre les bébés des autres ou à m'attendrir lors de l'annonce d'une grossesse ou d'un accouchement... mais plus autant.

Ma planification familiale me dit d'en faire 2 autres dans quelques années.... (mon budget est moins d'accord, remarquez!!)
Mais mon horloge se tait. Silence. Elle fait tic tic, parfois, quand la vie la brasse un peu trop. Mais elle arrête. Toujours.

J'attends. Lorsqu'elle sonnera les douze coups de minuit, je saurai.