6 décembre 2010

Avent-Jour 6


Parce qu'il y a des jours où la routine de l'école et tout le bataclan reprend le dessus...
J'aime me rappeler de mes Noël d'enfance.

Ils n'ont pas tous été heureux. La plupart se terminaient même mal, plus souvent qu'autrement dans mon lit à pleurer et à me dire que j'aurais dû naître dans une autre famille.

Et malgré ça, malgré tout ça, je garde de bons souvenirs de mes Noël.

J'ai parlé des "petits riens", déjà. La raison de ces petits riens vient de ceux qui ont façonné mes souvenirs d'enfance. Sans le savoir, ma mère s'est assurée qu'un jour, en regardant vers mon passé, j'y verrais de belles petites choses qui me donnaient toujours aussi hâte au temps des Fêtes.
J'ai des souvenirs plutôt flous, d'autres très très clairs. Et pour tous les matérialistes de la planète, croyez-moi, TRÈS PEU de ces souvenirs concernent les cadeaux que j'ai reçu.

Le jour de l'An chez ma tante. On arrivait toujours le même jour, on couchait là 2 jours. On se faisait un réveillon avec le Bye-bye, grand-maman racontait les mêmes choses à chaque petit enfant chaque année, on jasait et jouait à Jour de paye jusqu'aux petites heures du matin, on mangeait passé minuit. Ce que j'étais bien, chez mes cousines. J'attendais ces 2-3 jours avec impatience TOUTE l'année!

La lumière que ma mère installait au mur du sous-sol. Une lumière style-bois, avec des feuilles de gui autour, une ampoule qui donnait une ambiance feutrée, quelques brillants sur le bois usé. Ce que j'adorais cette lampe. Je n'ai juste pas été assez vite pour la récupérer avant qu'elle ne disparaisse.

Mon bas de Noël, accroché après ma porte. Et chaque soir, j'écoutais attentivement. J'attendais d'entendre le bas frotter contre ma porte, sachant très bien que ma mère était en train de le remplir. Chaque année, c'était un moment agréable et drôle que de le déballer. Ma mère m'emballait des paires de bas séparées, des lipsils, des collants, des effaces, des culottes, du savon. Même à 15 ans, elle le faisait encore! Et j'aimais ENCORE ça!

La petite table, chez mon autre tante, où moi et ma cousine Nancy on se retrouvait assise, à part de la famille, pour manger du macaroni au fromage (parce qu'on n'aimait pas la tourtière et le ragoût de boulettes).
Le circuit d'auto de course de mon cousin, il me semble que notre tour ne venait jamais assez vite.

J'ai des tonnes de petits souvenirs. De petits riens. De ce que ma mère servait comme bouchées, de ce que ma grand-mère portait chaque année comme collier pour venir dîner le 25 décembre. De la musique que j'écoutais sans arrêt. De Ciné-Cadeau, de l'odeur du sapin, des décorations.

J'ai amené quelques souvenirs dans ma vie. Dans mon sapin, il y a une décoration de mon enfance. Pas la plus belle, mais je sais d'où elle vient. Une des recettes préférées du souper de Noël de ma mère se retrouve dans mon petit buffet familial lors de notre réveillon. Et mon envie de créer des petits riens. D'acheter des veilleuses de Noël en espérant que mes enfants se souviennent de leur lumière. De m'assurer que nos traditions familiales seront un jour une source de réconfort pour eux.

2 commentaires:

Isabelle a dit...

C'est un de tes très beaux textes, tu sais. Tu as été capable de transcrire en mots ce que ton coeur a vécu, tes yeux ont vu...

Anonyme a dit...

Je ressens exactement la même chose face à mes propres souvenirs de Noël... Malgré que je ne me suis pas sentie très heureuse dans mon enfance avec mes parents, mes souvenirs de cette période de l'année tellement féérique sont les plus heureux de ma vie. Et moi aussi je désire tellement recréer de merveilleux moments pour mes propres enfants afin qu'ils adorent tout comme moi tout ce qui entoure cette belle fête qui, comme tu le dis si bien, va au delà des biens matériels.
C'est réconfortant te lire. Merci de nous ouvrir ton âme comme tu le fais.
Une lectrice normalement silencieuse.