12 mars 2013

Relâche: relâchement ou gestion supplémentaire?

Il me semble avoir vu arriver l'ombre de la relâche très tôt cette année.
En ayant plusieurs amies profs, j'ai réalisé que plusieurs attendaient la relâche dès le début février...

Les journaux se sont mis à en parler, les articles sur le web, les statuts Facebook, les annonces publicitaires.. Partout!!!

Et puis, paf, ça m'a frappé de plein fouet.

Mais QUE ça prend de la place, la relâche.

Mes enfants avaient hâte, bien sûr. Moi aussi, pour eux. Puisque nous, on travaillait à la relâche.

Et bang, on ne fait plus partie des statistiques. Plus rien ne s'adresse à nous.
Tout le Québec semble s'arrêter pour une semaine, tellement la pub familiale devient imposante à quelques jours de ce congé!

Congé qui arrive, tout de même, tôt après les deux semaines de congé des Fêtes.
Aucun prof ne vous dira que c'est rapide. Aucun élève non plus.
Le parent qui travaille vous dira qu'en plus de l'été, des vacances de Noël et des nombreuses pédagos, ce congé n'en est pas toujours un de "relâchement".

On nous propose des centaines de sorties trippantes (et très chères et très bondées de monde!!), on nous fait la liste de tout ce qu'on pourrait faire pour en profiter avec nos enfants, on idolâtre le pyjama, les restos nous offrent des gratuités/méga rabais pour attirer l'enfant qui trippe sur la bouffe du resto et la maman qui trippe sur le congé popotte...

Mais.. qui s'inquiète des enfants qui ne relâcheront pas vraiment? Ceux qui, à part de ne pas avoir à gérer le stress scolaire et les devoirs/leçons, ne relâcheront pas tout à fait. Ceux pour qui le cadran sonnera, chaque matin, et qui iront au camp, chez grand-maman, chez une amie, alouette... Parce que de fermer service de garde et n'offrir aucun "backup plan" aux parents, c'est prendre pour acquis que tout le monde PEUT relâcher.

C'est difficile de voir toute l'attention portée à la relâche et se sentir compétents face à ce congé quand justement, on n'est pas en congé.

Faute de gardienne, j'ai fini par prendre 3 jours -à mes frais- sur les 5 jours de la semaine. Trois jours sans paye o ù j'ai décidé de ne pas dépenser l'argent que je ne gagnais pas et de faire profiter de ma présence à mes enfants (qui n'auront trouvé le repos que le dernier vendredi.. c'est tout dire que ça leur aurait pris un VRAI congé pour se remettre ...)

Aucun resto à rabais, aucun cinéma (sauf dans mon salon, là où on n'avait pas à partager notre bulle avec des inconnus), aucune sortie (sauf pour aller glisser sur une bute dans un fond de champs)...
J'ai vu passer certains programmes de relâche et non, ça ne m'allait pas. C'est à croire qu'il faudrait changer son titre de congé, si on planifie cette semaine comme un voyage touristique en groupe.

J'ai eu la chance d'entendre "je sais pas quoi faire" et de voir mes enfants regarder le temps passer. Toute une richesse.
Quand je leur ai demandé de faire le bilan de leur semaine, leur activité préférée... ? La journée passée chez mon amie (qui les a gardés une demie-journée que je travaillais) et la soirée avec eux. Et pas pour le resto qui a clôturé la soirée avec de délicieux sushis, mais pour la présence et le fun de jouer autant qu'ils voulaient avec des amis qu'ils adorent. Journée sans horaire, au gré de nos envies respectives.

Ça. Et la partie de Monopoly (qu'on a pu jouer au COMPLET!!), et la glissade jusqu'à ce qu'ils se tannent, et les films et le bon popcorn fait dans ma machine..


L'année prochaine, coûte que coûte, je prends la relâche en congé.
Et je relâcherai.
Je fermerai Facebook et la télé 2-3 semaines avant, sûrement... Et j'offrirai ce que mes enfants aiment. La simplicité d'un matin en pyjama à jouer aux Legos, se coucher plus tard et écouter un DVD de la maison tous les soirs, manger quand on a faim, jouer dehors sans regarder l'heure...

Pour moi, c'est ÇA la relâche. Ça a toujours été ça.
Travailler cette année m'a juste fait remarquer que ce n'est pas ce qu'on nous vend. Mais je sais que je ne suis pas la seule.
Et je sais qu'avoir accordé tant de place aux petits bonheurs tout simples de la vie aura été payant, dans le passé. La preuve, la relâche ne m'a rien coûté. Sauf mon salaire.....




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